Les conducteurs risquent de faire grise mine au passage de la nouvelle année. Le prix du certificat d’immatriculation – plus communément appelé carte grise –, va augmenter dans plusieurs régions à partir du 1^er janvier 2025.

À ce jour, quatre des treize régions de France métropolitaine (le Centre-Val de Loire, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur) ont déjà annoncé la hausse du coût de ce document obligatoire. Et d’autres envisagent de leur emboîter le pas.

L’un des seuls leviers fiscaux des régions

C’est le cas du Grand Est, dont le budget doit être voté les 12 et 13 décembre prochains. « On est confrontés à une baisse de nos recettes à cause de la diminution de la consommation », soupire Marc Sebeyran (ex-Horizons), vice-président du conseil régional en charge des finances. Résultat : le montant de la fraction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) allouée aux régions dégringole mécaniquement, alors que celui-ci représente à lui seul la moitié du budget de fonctionnement des régions. 

« Toutes [les régions, NDLR] sont confrontées au même problème », assure l’élu, qui souhaite que le prix du cheval fiscal en Grand Est soit relevé de 48 à 60 euros l’an prochain, soit le maximum légal.

L’effort – désormais caduc – demandé aux collectivités par le gouvernement de Michel Barnier puis la chute de celui-ci ont rendu « encore plus immense » ce que l’élu qualifie « d’océan d’incertitudes ».

Afin de préserver 1,7 milliard d’euros d’investissement en 2025 et pour éviter « un coup de rabot absurde » dans les dépenses de fonctionnement, Marc Sebeyran estime que le seul levier fiscal qui subsiste est le relèvement de la taxe sur les certificats d’immatriculation. « On est contraints et forcés », se résigne l’ancien d’Horizons. La hausse devrait rapporter 34 millions d’euros supplémentaires à la région Grand Est, alors que la taxe lui permet déjà de récolter 180 millions d’euros par an. Un montant en « diminution constante », alerte Marc Sebeyran.

La Corse, région métropolitaine où le cheval fiscal est le moins cher

Le choix d’augmenter le prix du cheval fiscal n’est pas fait seulement par les collectivités étiquetées à droite. Avant le Grand Est, le Centre-Val de Loire et la Nouvelle-Aquitaine – toutes deux dirigées par un socialiste – ont déjà entériné une hausse du cheval fiscal, qui passe respectivement de 55 à 60 euros et de 45 à 53 euros. Idem pour la Normandie centriste, où le tarif passe de 46 à 60 euros, et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Renaissance), où il va augmenter de 51,20 à 59 euros.

Pour le moment, la Corse reste donc la région la moins chère de France métropolitaine, avec un cheval fiscal à seulement 27 euros. Suivent ensuite les Hauts-de-France (36,20 euros), l’Auvergne-Rhône-Alpes (43 euros), les Pays de la Loire (51 euros), l’Occitanie (54,50 euros), l’Île-de-France (54,95 euros), et enfin la Bretagne et la Bourgogne (55 euros toutes deux).

Le cheval fiscal est moins onéreux en moyenne dans les Outre-mer : 30 euros en Martinique et à Mayotte, 41 euros en Guadeloupe, 42,50 euros en Guyane et 51 euros à La Réunion. Attention toutefois, ces montants peuvent encore évoluer à la hausse car, à l’instar du Grand Est, de nombreuses collectivités voteront leur budget au cours du mois de décembre.

Comprendre le prix de sa carte grise

Au total, le prix de la carte grise est composé de cinq paramètres : la redevance pour l’acheminement du certificat d’immatriculation, la taxe sur les véhicules polluants, celle sur le développement des actions de formation professionnelle dans les transports, une autre fixe de 11 euros, et enfin la fameuse taxe régionale. C’est ce dernier prélèvement qui est basé sur le cheval fiscal, dont le nombre par véhicule est calculé à partir de la puissance du moteur (et des émissions de CO₂ pour les véhicules homologués avant 2019).

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Par exemple, pour une personne vivant en Normandie qui achète un véhicule de cinq chevaux fiscaux, le prix de la taxe régionale sera donc de 300 euros en 2025 (contre 230 auparavant). C’est bien la résidence principale qui détermine la région où vous payez vos chevaux fiscaux. À titre d’information, plus de 80 % des voitures neuves vendues en 2020 ont entre quatre et sept chevaux fiscaux.

À noter que les véhicules datant de plus de dix ans bénéficient d’un demi-tarif, tandis que ceux électriques sont purement et simplement exonérés de la taxe régionale.