Avant l’annonce, encore des tractations. Emmanuel Macron reçoit des chefs de file des oppositions politiques ce lundi 9 décembre, cinq jours après la censure de Michel Barnier, afin de nommer un nouveau Premier ministre. Les députés indépendants du groupe Liot étaient les premiers attendus, à 9 heures, à l’Élysée. Ils ont été suivis des communistes, avec Fabien Roussel.

« On n’a pas parlé de noms, on a parlé de contenu », a affirmé Fabien Roussel à sa sortie de l’Élysée. « Nous avons mis en avant la question du pouvoir d’achat, la question des retraites, nous avons interpellé le président sur ces plans sociaux qui sont dévastateurs, il y a des mesures à prendre en faveur de notre industrie », a-t-il assuré devant la presse, soulignant avoir fait un « pas » envers Emmanuel Macron.

Les Écologistes, emmenés par Marine Tondelier, ont été reçus en fin de matinée par le président. « On vient ce matin avec beaucoup de gravité parce qu’on voit qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion alors que la France vit une crise démocratique, politique, sociale, industrielle », avait estimé la patronne des Verts avant d’entrer à l’Élysée.

Vers une « plateforme programmatique »

Ils semblent avoir été en partie convaincus par le chef de l’État. La secrétaire nationale des Écologistes a évoqué « deux enseignements intéressants » : « Le président de la République a compris qu’il devait arrêter de n’en faire qu’à sa tête et se précipiter dans des nominations qui conduiraient à des censures », a-t-elle expliqué.

Selon elle, le président de la République aurait également déclaré que « la solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le Rassemblement national », qui a largement contribué à la chute du gouvernement Barnier. « Il a été très clair sur le fait que le Rassemblement national, pour lui, n’était pas dans le périmètre des partis qui souhaitaient discuter », a ajouté Marine Tondelier.

Emmanuel Macron aurait proposé une « nouvelle méthode » pour construire le futur gouvernement, qui passerait par l’organisation d’une « réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique ».

Ces trois rencontres matinales ont duré environ une heure chacune, rapporte l’Agence France-Presse. Cela laisse entrevoir la possibilité d’une fumée blanche au palais présidentiel avant la fin de journée. Mais les précédents incitent à la prudence : il avait fallu 51 jours cet été au locataire de l’Élysée pour choisir Michel Barnier, et plusieurs semaines également dans le cas de ses prédécesseurs Gabriel Attal et Élisabeth Borne.À LIRE AUSSI La chienlit démocratique
À Découvrir

Le Kangourou du jour

Répondre

Cette fois-ci, la pression est plus forte pour Emmanuel Macron, alors que le débat parlementaire sur le budget 2025 a été interrompu par la censure. Le chef de l’État, qui s’est adressé à la nation jeudi dernier, a promis une nomination « dans les prochains jours ». Il a reçu en ce sens plusieurs dirigeants politiques, du PS au LR, vendredi.